Trop tard ?
Est-il déjà trop tard pour prévenir les comportements souvent addictifs des utilisateurs de smartphones ?
Je me souviens ma première utilisation d’un « téléphone intelligent » : en 2008, le premier Iphone*. C’est d’abord la fluidité de l’écran et la rapidité avec laquelle je pouvais passer d’une tâche à l’autre, d’une application à l’autre, qui m’ont marqué. Caressant alors sans cesse l’écran tactile comme pour remercier la technologie de m’offrir cette innovation de rupture. Avec l’iPhone, Apple a réalisé un double exploit d’innovation, en créant à la fois une rupture technologique et une meilleure réponse aux attentes des utilisateurs. Il a révolutionné notre rapport à la téléphonie et à la communication en général. Notre rapport au temps, à l’autre et nous-même ont changé : chaque fois les écrans trouvent leur utilité et s’immiscent dans les interactions, actions, réflexions.
« There are thousands of people on the other side of your screens whose job it is to keep you as hooked as possible. » Max Stossel
Et puis les écrans se sont allongés, élargis, offrant de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles excuses pour passer du temps à les scruter, longtemps et souvent !
Je trouvais toujours une solution à mes tracas du quotidien avec la multitude d’applications : optimisation de mes trajets en transports ou à pied, apps sociales, banque, musique, etc. Jusqu’à cette toute récente plateforme pour localiser les terrasses ensoleillées où prendre un café : jveuxdusoleil.
Ma productivité semblait d’abords boostée, j’avais le sentiment d’avoir davantage de temps pour ces choses que j’aime faire, pour laisser du temps à ma créativité. Du moins c’était la promesse…
Je réalise aujourd’hui que la relation pratique, professionnel que j’entretenais avec mon téléphone s’est transformée : plus affective, que dis-je, sensuelle … Nous accordons en moyenne 4 heures de notre attention (profonde) à ces surfaces de plexiglas. Le contact avec la réalité est de plus en plus bref et je l’apprécie pourtant : lorsque mes yeux scrutent les gens, les choses autour de moi. Lorsque mon cerveau n’est pas guidé par quelques interfaces d’applications. La réalité, parfois grossière, souvent lente et toujours pleine de challenges contraste avec la fluidité, le rythme et le design de ce que ces petits écrans ont à nous offrir.
Un arbitrage doit dès lors s’opérer entre temps « digital », du Time Well Saved (économie de temps), et temps « realité », du Time Well Spent (des bons moments cf. eXpérience Client).
Nombre de chercheurs, parfois même au sein des GAFA**, tirent des conclusions alarmantes sur l’effet des smartphones sur nos cerveaux, le comparant à celui que produisent les droguent. Petit point technique pour bien comprendre le mecanisme chimique lié à cette addiction aux smartphones :
On remarque que de nombreuses dépendances comportementales, comme le jeu (poker, etc.), semblent exploiter les mêmes zones de récompense du cerveau qui sont impliqués dans les drogues addictives. Ce sont des parties les « plus anciennes» du cerveau qui sont associées avec le plaisir, la récompense. Celles-ci sont associées à des sentiments de plaisir. Cela comprend un groupe de neurones appelé le noyau accumbens qui libère de la dopamine. Nos comportements compulsifs – vérifier ses notifications 100 fois par jour par ex. – à l’égards de ces petits écrans s’expliquent de la même façon que ceux que nous pouvons avoir avec les drogues.
Sentir son téléphone vibrer dans la poche alors que vous êtes en rendez-vous provoque deux évènements chez vous :
- Un shoot de dopamine et le sentiment que quelqu’un a pensé à vous (like, sms, appel, etc.)
- Déconnexion avec la réalité, vous n’êtes plus dans votre réunion, avec les gens qui vous entourent.
Consultant en eXpérience client j’ai à cœur d’offrir des expériences digitales non contraignantes aux consommateurs/individus. Le défis ? Que les interactions client/marque permettent d’enrichir la connaissance que nous avons d’eux tout en sécurisant leurs data (cf. RGPD) et en utilisant leurs feedbacks comme intelligence collective pour améliorer l’organisation et l’offre.
Me contacter : connaissance-client@julien-hervy.com
‘‘Le Mac doit devenir la plate-forme numérique de notre mode de vie numérique naissant’’
SteveJobs, 2001
.* En 2007, Apple et Steve Jobs lançaient un tout nouveau téléphone mobile, l’iPhone, dont la principale innovation était sa simplicité d’utilisation grâce, notamment, à un écran tactile, ergonomique et ludique
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